Peu après Argelander, 1'astronome français André proposa de désigner chaque variable "par la lettre V suivie d'un nombre indiquant l'ordre chronologique de la constatation de la variabilité et du nom de la constellation" (Traité d'astronomie stellaire I, page103). Il fut approuvé par l'américain Chambers et par le danois Nijland qui, en proposant en 1929 d'utiliser ce mode de dénomination, lui donna son nom. La première étoile ainsi notée fut donc V335 Sgr . Cette notation fut appliquée successivement aux constellations d'0phiucchus la même année 1929, du Cygne en 1933, du Centaure et du Scorpion en 1936, de l'Aigle en 1937 - signalons qu'à l'origine nos cartes portaient les deux dénominations, par exemple V 1 - R Andromedae. C'est dans la constellation du Sagittaire que l'on trouve le plus grand nombre d'étoiles variables, la plus récente portant la dénomination V5114 Sgr (la nova 2004-2), tandis que la plus pauvre est celle du Burin (Caelum) dans le ciel austral avec seulement 22 variables connues (état au 25/01/2005).
Au moment de 1' accélération de la découverte des étoiles variables, l'observatoire de Harvard avait proposé de désigner ces étoiles par un groupe de 6 chiffres, les 4 premiers représentant l'ascension droite de l'étoile considérée en heures et minutes, les deux derniers la déclinaison en degrés de cette étoile pour l'équinoxe 1900. Lorsque la déclinaison de l'astre est négative, les deux derniers chiffres sont soulignés ou inscrits en italiques. Ainsi la variable R And, dont la position pour 1900 est 00h 18m 45s et + 38°01'4, est notée 001838 tandis que la variable australe S Lib porte la dénomination 151822 ou 151822 sa déclinaison étant de - 22°33'3. Aujourd'hui l'habitude est d'intercaler le signe + ou -. Lorsque les secondes en ascension droite sont supérieures à 57, la minute est augmentée d'une unité : ainsi R Tri dont la position pour l'équinoxe 1900 est 2h 30m 58s porte le numéro 0231+33 et non 0230+33 ... et personne n'a pu fournir d'explication plausible ! La dénomination de Harvard, que notre association utilise toujours concurrement avec la notation d'Argelander, permet de classer facilement les étoiles variables par ascension droite croissante mais elle a l'inconvénient d'obliger à utiliser des indices a, b, c etc ... lorsque plusieurs variables ont la même ascension droite à la minute de temps près et la même déclinaison au degré près. Nous avons pris l'habitude de ne plus ajouter ces indices. Cette notation est improprement appelée "dénomination AAVSO", notre association-soeur utilisant, comme nous et d'autres associations, ces notations.
Enfin l'astronome américain Chandler désignait chaque étoile variable en plus de la notation d'Argelander, par un numéro formé par le dixième du nombre de secondes de l'ascension droite de cette étoile pour l'équinoxe de 1900. Ce numéro avait donc entre un et quatre chiffres et était compris entre 1 et 8640. Ainsi X And, dont l'ascension droite pour 1900 est 00h 10m 50s, soit 650 secondes, porte le numéro 65 et Y Cas était désignée par le numéro 8629, soit le dixième des 86290 secondes correspondant à sa position de 23h 58m 10s. Ce système n'a pratiquement jamais été appliqué.
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